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Posts Tagged ‘Göta Älv’

L’identité factuelle de Göteborg (Gothenburg en anglais) à l’usage du touriste se résume à quelques mots-clés : deuxième ville de Suède (550 000 hab), à l’embouchure du Göta Älv, ville royale, industrialo-portuaire et touristique, municipalité inscrite dans la grande région du Götaland (Terres des Goths), et comté du Västergötland (Ouest du Götaland). Je pourrais simplement vous renvoyer au site de l’office de tourisme ou banque d’images de l’Institut suédois qui illustrent assez bien ces clichés (ils ont d’ailleurs réussi à magnifier la vue d’un port industriel : chapeau !) mais je voulais aussi en faire le tour à ma façon. Conserver autant que faire se peut l’originalité de la RÉALITÉ dans le topos.

Blason de la ville

C’est le blason de la ville : un lion couronné brandissant une épée, bouclier aux trois couronnes au poing. Le lion couronné (sur fond argent et bleu sur le drapeau de la ville) est l’armoirie d’une puissante maison devenue royale, la dynastie Folkung (1250-1363) ; les trois couronnes sont le symbole de la capacité suédoise à construire un Empire et à se montrer influent et/ou rayonnant (premier cumul de la couronne de Suède avec celles de Norvège et de Scanie au XIVe siècle) et apparaissent dans les armoiries de Suède encore aujourd’hui. Elles auraient été accordées par Gustave II Adolphe, petit-fils de Gustave Ier Adolphe fondateur de la ville d’avant-garde à l’embouchure du fleuve (1621).

Bon, je n’ai pas pris le temps de chercher un drapeau à prendre en photo dans le centre-ville même si je suis quasiment certaine que l’office de tourisme, piège à touristes traditionnel a hissé le pavillon ; je trouvais que la poubelle était un meilleur signe de la survivance du blason car tout bon square (place) ou parc visible en possède (mais n’apparaît pas comme en France sur les véhicules de la municipalité). J’avoue avoir été déçue par la généralité du blason : beaucoup d’éléments rappellent la qualité de ville suédoise mais aucun ne fait référence semble-t-il aux origines de la ville, ce qui fait perdre un peu de sa saveur à l’idée que Göteborg est unique. D’ailleurs, je crois qu’il est purement utilisé comme tape-à-l’oeil touristique puisque je l’ai localisée ni plus ni moins que sur korsvägen, place-hub au bord de laquelle on trouve les deux grosses attractions touristiques que sont Liseberg (parc d’attraction) et Universeum (musée du biosystème planétaire et suédois avec des dinosaures).

Korsvägen (gauche), Universeum et Liseberg

 Autre piège à touristes : le Ringlinien, survivant de l’ancien tramway qui sillonne la principale artère touristique  en passant par le centre-ville (Liseberg-Central station). En tant qu’historienne, je devrais apprécier mais rien n’y fait : les couleurs me semblent déjà trop criardes pour faire « historiques » et non pas « touristiques »…

Le Ringlinien sur la Kungsportavenyn

On ne pourrait passer outre la fameuse Götaplatsen et sa mise en scène savamment étudiée :

Götaplatsen

Le Göta est le fleuve nourricier des Goths (Geats en anglais) qui vivaient autrefois dans le sud-ouest de la Suède. Nos yeux méditerranéens y voient un Poséidon tenant poisson et vasque, entourés d’angelots nus portant eux mêmes des poissons et surpris en plein mouvement (il faudra me croire sur parole parce qu’il est difficile de capter ces détails dans une vue d’ensemble ou bien aller voir par ici une image « trafiquée »). Et nous n’avons pas tout à fait tort : l’agencement de la place et la création de la fontaine datent de 1923-1931 lors de la célébration du tricentenaire de la création de la ville (1621) et l’œuvre de Carl Milles cherche clairement à rattacher la culture suédoise au creuset antique de la culture européenne considéré comme noble. Autour de la place s’élèvent par ailleurs le Konstmuseet (Musée des Beaux-Arts) flanqué du Hasselblad Center (centre d’exposition de photographies) et du Konsthallen (galerie d’art moderne et contemporain), le Stadsteatern (théâtre municipal) et la Konserthuset (salle de concert ou auditorium). Il va sans dire qu’on trouve facilement du Andy Warhol ou Francis Bacon (expositions du moment), du Monet et autres artistes sud-européens dans la boutique.

Malgré tout le potentiel touristique de cette place, je l’aime d’autant plus fort que j’y ai posé de nombreuses fois mes fesses lors de mes excursions vers le centre-ville ou les quartiers environnants.

Et promis, aucune des photos n’a été trafiquée après sa prise. Il a fait un soleil radieux à découvrir les corps…

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